L'Égypte sous domination britannique
L'occupation britannique
Depuis 1882, l'Égypte est sous occupation britannique, bien qu'officiellement elle reste une province de l'Empire ottoman. Les Britanniques contrôlent les affaires étrangères, l'armée et les finances du pays, justifiant leur présence par la nécessité de protéger le canal de Suez, une voie stratégique pour le commerce mondial.
La Première Guerre mondiale et le protectorat
En 1914, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Grande-Bretagne impose un protectorat formel sur l'Égypte, mettant fin à la suzeraineté ottomane. Cette décision suscite des frustrations croissantes parmi les Égyptiens, qui aspirent à l'autodétermination.
La montée du nationalisme égyptien
La révolution de 1919
En 1919, une révolte populaire éclate en Égypte, menée par des figures comme Saad Zaghloul et le parti Wafd. Les Égyptiens réclament l'indépendance et la fin de l'occupation britannique. Bien que la révolte soit réprimée, elle marque un réveil nationaliste et force les Britanniques à reconsidérer leur position.
Les négociations et les concessions
Face à la pression internationale et aux troubles internes, la Grande-Bretagne entame des négociations avec les nationalistes égyptiens. En 1922, elle décide de mettre fin au protectorat tout en conservant des droits importants, notamment sur la défense et le canal de Suez.
La déclaration d'indépendance de 1922 : Une indépendance limitée
La proclamation du 28 février
Le 28 février 1922, la Grande-Bretagne proclame officiellement l'indépendance de l'Égypte. Le sultan Fouad Ier devient roi, et le pays adopte une monarchie constitutionnelle. Cependant, cette indépendance est partielle, car les Britanniques conservent le contrôle de plusieurs domaines clés.
Les "quatre réserves" britanniques
Dans sa déclaration, la Grande-Bretagne impose quatre réserves : la sécurité des communications impériales (notamment le canal de Suez), la défense de l'Égypte contre les agressions étrangères, la protection des intérêts étrangers et des minorités, et le Soudan anglo-égyptien. Ces réserves limitent considérablement la souveraineté égyptienne.
L'impact de l'indépendance : Entre espoirs et désillusions
Une avancée symbolique
Pour de nombreux Égyptiens, la fin du protectorat est une victoire symbolique et une étape vers une véritable indépendance. Elle renforce le sentiment national et inspire d'autres mouvements anticoloniaux dans la région.
Des tensions persistantes
Malgré cette proclamation, les relations entre l'Égypte et la Grande-Bretagne restent tendues. Les Égyptiens continuent de réclamer une indépendance totale, notamment concernant le contrôle du canal de Suez et du Soudan. Ces tensions culmineront avec la révolution de 1952 et la montée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser.
L'héritage de 1922 : Une étape vers la souveraineté
Un pas vers la modernité
La fin du protectorat en 1922 marque le début d'une période de modernisation et de réformes en Égypte. Le pays développe ses institutions politiques, économiques et culturelles, tout en cherchant à affirmer son identité nationale.
Un rappel des luttes anticoloniales
L'indépendance de 1922 reste un symbole des luttes anticoloniales et de la quête de liberté des peuples opprimés. Elle inspire d'autres nations à revendiquer leur droit à l'autodétermination.
Un Pas Vers la Liberté
La fin du protectorat britannique sur l'Égypte en 1922 est un événement charnière dans l'histoire du pays. Bien que l'indépendance soit limitée, elle représente une étape cruciale vers la souveraineté et la reconnaissance internationale. Cet épisode rappelle la complexité des relations coloniales et la résilience des peuples dans leur quête de liberté.