Le 1er septembre 1939 marque le début officiel de la Seconde Guerre mondiale, l’un des conflits les plus meurtriers et bouleversants de l’histoire humaine. En quelques années, l’Europe passe de la méfiance à l’embrasement total. L’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie sonne l’échec de l’apaisement diplomatique face à Adolf Hitler et entraîne une réaction en chaîne aux conséquences planétaires. Retour sur les origines et les premières heures de ce conflit global.
L’Europe entre deux guerres : tensions et frustrations
L’héritage amer du traité de Versailles
La Première Guerre mondiale (1914-1918) a laissé l’Europe épuisée. Le traité de Versailles, signé en 1919, impose à l’Allemagne des conditions particulièrement sévères : désarmement, pertes territoriales, réparations financières colossales. À Berlin, ces mesures sont vécues comme une humiliation nationale.
Cette rancœur, combinée à une instabilité politique et économique, prépare le terrain à la montée de l’extrême droite. Adolf Hitler, arrivé au pouvoir en 1933, exploite brillamment ce ressentiment en promettant de restaurer la grandeur allemande.
La montée des régimes totalitaires
Dans les années 1930, les régimes autoritaires s’imposent en Europe : l’Italie de Mussolini, l’Espagne franquiste après la guerre civile (1936-1939), l’URSS stalinienne, et bien sûr, l’Allemagne nazie. L’idéologie nazie repose sur le pangermanisme, l’antisémitisme, l’antibolchévisme et la volonté d’expansion territoriale (le Lebensraum, ou « espace vital »).
Hitler, dès 1936, viole les clauses du traité de Versailles en réarmant l’Allemagne, puis en annexant l’Autriche (Anschluss) en 1938 et en s’emparant des Sudètes en Tchécoslovaquie sans opposition militaire de la France ou du Royaume-Uni.
L’ultime provocation : l’invasion de la Pologne
Le pacte germano-soviétique : un accord diabolique
Le 23 août 1939, l’Allemagne et l’Union soviétique signent un pacte de non-agression (Molotov-Ribbentrop). Un protocole secret prévoit le partage de la Pologne entre les deux puissances. Ce pacte surprend le monde entier, car Hitler et Staline incarnent des idéologies opposées. Mais il permet à Hitler de sécuriser son front Est pour lancer une offensive à l’Ouest.
1er septembre 1939 : la guerre éclate
À l’aube du 1er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent la Pologne sans déclaration de guerre. En quelques jours, la Wehrmacht déploie une nouvelle stratégie militaire : la Blitzkrieg ou guerre éclair. L’armée polonaise est rapidement submergée.
Le 3 septembre, la France et le Royaume-Uni, alliés de la Pologne, déclarent la guerre à l’Allemagne. Le monde bascule alors dans un conflit global. Mais sur le terrain, aucune offensive immédiate n’est lancée à l’Ouest : c’est le début de la drôle de guerre.
Les premières étapes du conflit
La Pologne sacrifiée
Malgré son courage, l’armée polonaise ne peut résister seule à l’assaut combiné de l’Allemagne et, dès le 17 septembre, de l’URSS qui envahit l’Est du pays conformément au pacte Molotov-Ribbentrop. Varsovie tombe le 28 septembre. Le pays est démembré.
Des milliers d’officiers polonais seront massacrés par le NKVD soviétique, notamment lors du tristement célèbre massacre de Katyń (1940). Le gouvernement polonais s’exile à Londres, et une résistance intérieure s’organise dès les premiers mois.
La « drôle de guerre » à l’Ouest
Alors que la guerre est déclarée, les troupes françaises et britanniques restent passives sur la ligne Maginot. Entre septembre 1939 et mai 1940, peu d’opérations militaires sont lancées. Cette période de calme apparent est surnommée la drôle de guerre.
Cependant, dans les coulisses, l’Allemagne prépare l’attaque de la France et de ses voisins, tandis que les pays neutres comme la Belgique ou les Pays-Bas s’inquiètent de plus en plus.
Les enjeux mondiaux d’un conflit naissant
Un conflit aux racines idéologiques
Contrairement à la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale est aussi une guerre d'idéologies : démocratie contre totalitarisme, capitalisme contre communisme, fascisme contre liberté. Elle va opposer des visions du monde irréconciliables.
Hitler ne cache pas ses intentions : écraser le judaïsme, anéantir le bolchévisme, instaurer une suprématie raciale aryenne. Ses discours et ses écrits, notamment Mein Kampf, annoncent clairement le programme génocidaire qui sera mis en œuvre plus tard.
Le basculement du monde
Dès ses débuts, le conflit dépasse les frontières européennes. Le Japon, allié de l’Allemagne, mène déjà depuis 1937 une guerre sanglante en Chine. Le théâtre asiatique est donc également concerné.
De nombreuses colonies sont impliquées : soldats africains, indiens, indochinois seront mobilisés pour soutenir les efforts de guerre des puissances coloniales. C’est donc une guerre mondiale dès ses premières semaines.
1939 : le début d’un cataclysme planétaire
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 marque le début d’un conflit d’une ampleur inédite. Si les premiers mois semblent hésitants à l’Ouest, la brutalité de l’invasion de la Pologne révèle déjà la nature impitoyable de cette guerre. Les grandes puissances entrent dans une spirale de violence qui durera six ans et transformera radicalement l’ordre mondial. La montée des dictatures, l’échec des démocraties à freiner l’expansion hitlérienne et la stratégie du coup de force préparent un affrontement dont les cicatrices sont encore visibles aujourd’hui.