Le 3 septembre 1939, deux jours après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, la France et le Royaume-Uni entrent officiellement en guerre contre Hitler
Un climat européen sous haute tension Depuis les années 1930, l’Europe vit sous la menace grandissante du régime nazi. Après la remilitarisation de la Rhénanie (1936), l’Anschluss avec l’Autriche (1938) et l’annexion des Sudètes via les accords de Munich, Hitler n’a cessé d’avancer ses pions. Malgré les promesses de paix de Neville Chamberlain, les démocraties occidentales comprennent que l’expansion hitlérienne ne s’arrêtera pas.
Le pacte germano-soviétique, un choc diplomatique Le 23 août 1939, la signature du pacte de non-agression entre l'Allemagne et l'URSS (pacte Molotov-Ribbentrop) surprend le monde. Ce traité contient un protocole secret prévoyant le partage de la Pologne entre les deux puissances. C’est une véritable trahison pour les démocraties occidentales qui espéraient encore un front commun contre Hitler.
L’invasion de la Pologne, déclencheur de la guerre Le 1er septembre 1939, les troupes allemandes envahissent la Pologne sans déclaration préalable. La Blitzkrieg (guerre éclair) s’abat sur le pays. L’aviation nazie bombarde Varsovie, les divisions blindées percent les lignes polonaises. La réaction diplomatique ne tarde pas : la France et le Royaume-Uni, liés à la Pologne par un traité d’assistance, adressent un ultimatum à Berlin.
L’ultimatum ignoré Le 2 septembre, les diplomaties britanniques et françaises attendent une réponse allemande. Celle-ci ne viendra jamais. Le 3 septembre au matin, le Royaume-Uni déclare officiellement la guerre à l’Allemagne. Quelques heures plus tard, à 17h, la France suit le pas. La Seconde Guerre mondiale est enclenchée.
Une drôle de guerre s’installe Malgré la déclaration de guerre, les combats n’éclatent pas immédiatement sur le front occidental. Cette période, connue sous le nom de "drôle de guerre", dure de septembre 1939 à mai 1940. Les armées françaises et britanniques restent massées derrière la ligne Maginot, tandis que les civils s’interrogent sur l’issue du conflit.
La mobilisation générale en France Dès l’annonce de la guerre, la France mobilise des millions d’hommes. L’économie passe en mode guerre, l’information est censurée, les villes sont placées en alerte. Mais une forme de résignation et d’inquiétude domine la population. Les souvenirs de 1914-1918 sont encore vivaces.
Conséquences immédiates et symboliques La déclaration de guerre du 3 septembre 1939 a une portée symbolique considérable. Elle marque la faillite des politiques d’apaisement et l’échec de la diplomatie face au totalitarisme. Elle montre aussi que les démocraties sont prêtes à affronter la barbarie nazie, même au prix d’un nouveau conflit mondial.
Une guerre inévitable ? De nombreux historiens considèrent que la guerre était devenue inévitable dès le début de 1939. Le réarmement allemand, les provocations répétées d’Hitler et la passivité des puissances occidentales ont nourri un engrenage fatal. Winston Churchill déclarera plus tard : « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. »
Un tournant majeur du XXe siècle Le 3 septembre 1939 n’est pas seulement une date d’entrée en guerre. C’est le jour où l’Europe bascule dans une guerre totale qui durera six ans, fera plus de 60 millions de morts et redéfinira les équilibres mondiaux. Cette décision difficile prise par la France et la Grande-Bretagne a marqué le début de la résistance contre le nazisme.