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La véritable cause de la mort de Voltaire enfin révélée

Découvrez la véritable cause de la mort de Voltaire, l’un des plus grands penseurs du siècle des Lumières. Retour sur ses derniers jours, les mythes qui ont circulé, et la réalité médicale désormais connue. ...

🗓️ 26 novembre 2025 📁 Littérature et Philosophie | Les Grands Auteurs

Voltaire, figure emblématique du siècle des Lumières, est mort à Paris en 1778, à l'âge de 83 ans. Sa disparition a longtemps été entourée de rumeurs, de récits contradictoires et d'interprétations philosophiques. Aujourd'hui, les historiens et les médecins s'accordent enfin sur la cause exacte de sa mort. Cet article retrace les derniers jours du philosophe, les spéculations qui ont suivi, et les conclusions modernes sur les raisons de son décès.

La véritable cause de la mort de Voltaire enfin révélée
⏳ 5 min

Voltaire : un monument intellectuel à la longévité remarquable

Une vie marquée par l’engagement et les controverses

Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, a traversé le XVIIIe siècle en étant tour à tour écrivain, philosophe, polémiste, historien et critique de la monarchie absolue comme de l’Église. Son œuvre est immense, de Candide à Traité sur la tolérance, et son combat pour la justice et la raison en a fait une icône de la pensée libre.

Il a survécu à la Bastille, à l’exil, à des censures, à des attaques multiples, et même à l’hostilité des puissants. Tout au long de sa vie, Voltaire a aussi lutté contre de nombreuses affections, notamment des troubles gastro-intestinaux chroniques, des migraines et une santé fragile mais entretenue avec rigueur.

Une longévité exceptionnelle pour son époque

Vivre jusqu'à 83 ans au XVIIIe siècle relevait de l'exploit, surtout pour un homme aussi actif intellectuellement et politiquement. Cette longévité a alimenté une fascination posthume sur la nature de sa mort, certains y voyant une "punition divine", d'autres une fin tragique digne d’un philosophe engagé.

Les derniers jours de Voltaire à Paris

Un retour triomphal dans la capitale

Après des décennies d’exil volontaire à Ferney, Voltaire revient à Paris en février 1778. Il y est accueilli en héros par le monde littéraire et scientifique. Sa pièce Irène est jouée à la Comédie-Française sous les acclamations du public. Pourtant, derrière cette gloire tardive, sa santé décline rapidement.

Il souffre notamment de douleurs urinaires, d’insomnies, de toux persistante et d’un affaiblissement général. Il continue malgré tout d’écrire et de recevoir, montrant un courage presque stoïque face à la douleur.

Le refus d’un prêtre, fidèle à ses convictions

Selon plusieurs témoignages, Voltaire aurait refusé de se confesser à un prêtre sur son lit de mort, préférant rester fidèle à sa pensée anticléricale. Le célèbre mot qu’on lui prête : « Je n’ai pas envie de me fâcher avec personne, même pas avec Dieu », témoigne de l’ironie qu’il gardait jusqu’au bout.

Démêler les mythes : entre légendes et réalité médicale

Des rumeurs orchestrées par ses adversaires

Après sa mort, des pamphlets circulèrent affirmant qu’il était mort dans d’atroces souffrances, victime de visions démoniaques, ou encore qu’il aurait crié en appelant au secours. Ces récits visaient à discréditer sa pensée en le montrant comme ayant renié ses idéaux à l’approche de la mort. Ce type de rumeur était fréquent à l’époque, particulièrement contre les figures laïques.

Ces allégations furent réfutées par ceux qui l’entouraient, notamment son secrétaire et ses proches, qui décrivirent une fin certes douloureuse, mais digne et lucide.

L’autopsie et les sources contemporaines

Une autopsie sommaire fut réalisée après sa mort. Les médecins de l’époque parlèrent d’un « mal de vessie » ou de « rétention d’urine », sans pouvoir être plus précis. Ce n’est que plus tard, avec l’évolution de la médecine, que les chercheurs ont pu mieux comprendre ce qu’il en était.

Ce que disent les historiens et médecins modernes

Une cause probable : un cancer de la prostate

De nombreux spécialistes s’accordent désormais à penser que Voltaire est mort des complications d’un adénome ou d’un cancer de la prostate, pathologie fréquente chez les hommes âgés, notamment en l’absence de traitements modernes. Cela expliquerait les douleurs urinaires, l'inconfort, les insomnies et l’affaiblissement général.

Ce type de maladie peut provoquer une rétention aiguë d’urine, entraînant une infection et, sans intervention, un arrêt du fonctionnement rénal. À l’époque, l’urologie était balbutiante, et les traitements quasi inexistants.

Une mort lente mais lucide

Voltaire ne serait pas mort dans un accès de souffrance ou de délire, mais plutôt affaibli progressivement, conscient jusqu’au bout. Il meurt le 30 mai 1778, entouré de proches, après avoir rédigé encore quelques lettres et pensées.

Un dernier repos longtemps refusé

L’Église refuse une sépulture chrétienne

Comme Voltaire n'avait pas reçu les derniers sacrements, l’Église refusa son inhumation dans un cimetière parisien. Son corps fut transporté discrètement à l’abbaye de Scellières en Champagne grâce à la complicité de son neveu, l’abbé Mignot.

Ce n’est qu’en 1791, en pleine Révolution, que ses restes furent transférés au Panthéon, où il repose encore aujourd’hui aux côtés de Rousseau.

Voltaire, immortel dans la mémoire collective

Voltaire est mort à l’âge de 83 ans, probablement des suites d’un cancer de la prostate mal soigné. Mais ce n’est pas sa mort qui marque les esprits, c’est sa vie. Engagé, libre, parfois acerbe mais toujours brillant, il incarne le combat des idées, la défense des opprimés, et l’exigence d’esprit critique.

Aujourd’hui, la redécouverte des causes réelles de sa mort permet aussi de mieux comprendre l’homme derrière le mythe. Elle met en lumière la manière dont les figures historiques sont récupérées, transformées, parfois déformées… mais jamais oubliées.

Voltaire n’a pas cédé : la lucidité jusqu’au bout

La mort de Voltaire n’a rien d’une fin tragique ou misérable. Elle s’inscrit dans la continuité d’un homme resté fidèle à lui-même : curieux, critique, et indépendant. En comprenant mieux les faits médicaux de ses derniers jours, on rend aussi hommage à l’intégrité d’un penseur qui n’a jamais abdiqué devant l’obscurantisme, jusqu’à son dernier souffle.

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