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17 septembre 1863 : Mort d’Alfred de Vigny

Le 17 septembre 1863, Alfred de Vigny s’éteint à Paris dans une relative discrétion, loin du tumulte littéraire de son époque Le 17 septembre 1863, Alfred de… ...

🗓️ 17 septembre 2025 📁 Littérature et Philosophie | Les Mouvements Littéraires

Le 17 septembre 1863, Alfred de Vigny s’éteint à Paris dans une relative discrétion, loin du tumulte littéraire de son époque

17 septembre 1863 : Mort d’Alfred de Vigny
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Le 17 septembre 1863, Alfred de Vigny s’éteint à Paris dans une relative discrétion, loin du tumulte littéraire de son époque

Alfred de Vigny : un aristocrate lettré en quête de sens

Une jeunesse marquée par l’ordre et le désenchantement Né le 27 mars 1797 à Loches, dans une famille aristocratique ruinée par la Révolution, Alfred de Vigny reçoit une éducation stricte et classique. Très tôt, il est fasciné par l’Histoire, la philosophie et la littérature. Militaire de carrière, il s'engage dans l’armée mais s’ennuie profondément dans une vie de garnison sans gloire. C’est dans l’écriture qu’il trouve son véritable terrain d’expression. Influencé par Chateaubriand, mais plus pessimiste que Victor Hugo, il devient l’un des grands noms du romantisme français. Il écrit dans son journal : « J’ai le mal de l’idéal. »

Un pilier discret du romantisme français

Poète des âmes solitaires Alfred de Vigny publie en 1822 Poèmes antiques et modernes, mais c’est surtout en 1829 qu’il marque durablement la poésie française avec Les Destinées, recueil posthume considéré comme son chef-d’œuvre. On y trouve La Mort du loup, poème emblématique dans lequel il célèbre la dignité silencieuse face à la souffrance : "Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche..." Dans ses poèmes, Vigny développe une philosophie de la résignation stoïcienne, du devoir silencieux et de la solitude du penseur face au monde.

Romancier et dramaturge en avance sur son temps En 1826, il publie Cinq-Mars, roman historique pionnier en France, inspiré de la conspiration de ce nom contre Richelieu. L’ouvrage rencontre un grand succès et installe Vigny comme un écrivain à part. Côté théâtre, Chatterton (1835), son drame le plus célèbre, met en scène un poète maudit écrasé par une société utilitariste. Il y dénonce déjà l’hostilité du monde moderne envers les artistes et les âmes sensibles.

Le retrait du monde : solitude et méditation

L’exil intérieur à La Charente Dès les années 1840, Vigny se retire de la vie littéraire parisienne. Il s’installe à Angoulême, dans sa maison du Maine-Giraud, transformée en véritable havre de méditation. Il y mène une vie presque monacale, entre lectures, promenades et réflexion métaphysique. Il rédige alors son Journal d’un poète, publié après sa mort, dans lequel il consigne ses pensées, ses désillusions politiques, ses doutes religieux et sa vision sombre de l’existence. Il y écrit : "Le silence est la vertu des forts."

Une rupture avec son époque À rebours de ses contemporains plus engagés comme Hugo ou Lamartine, Vigny se détourne de la politique. Il reste à distance des révolutions de 1830 et 1848, qu’il juge trop passionnelles et éphémères. Pour lui, l’action collective est vaine, seul le stoïcisme individuel peut donner un sens à la vie. Ce désengagement progressif contribue à le marginaliser sur la scène littéraire, bien qu’il soit élu à l’Académie française en 1845.

17 septembre 1863 : La fin d’un poète silencieux

Une mort dans la discrétion Alfred de Vigny meurt à Paris le 17 septembre 1863, à l’âge de 66 ans, des suites d’un cancer de l’estomac qu’il avait longtemps gardé secret. Fidèle à son image de poète stoïque, il affronte la maladie avec la même discrétion et la même gravité que les héros de ses poèmes. Ses obsèques se déroulent dans une relative indifférence publique. Contrairement à Victor Hugo, qui aura des funérailles nationales, Vigny quitte ce monde dans un silence conforme à sa philosophie de vie. Il repose désormais au cimetière de Montmartre à Paris.

Une postérité tardive mais profonde Après sa mort, l’œuvre de Vigny connaît une forme de renaissance critique. Des philosophes comme Nietzsche ou Camus s’y intéressent pour sa vision de l’absurde, du devoir et de la dignité. Son stoïcisme, sa profondeur morale et sa lucidité sur la condition humaine font de lui un penseur moderne. Ses vers, souvent appris par cœur dans les écoles de la IIIe République, marquent durablement la littérature française.

Un esprit libre et solitaire au cœur du XIXe siècle Alfred de Vigny n’a jamais cherché la gloire ni les foules. Il a préféré la solitude, le silence et la rigueur morale. Sa mort le 17 septembre 1863 passe presque inaperçue, mais son œuvre, elle, continue de résonner avec force. Poète du devoir, romancier de la fatalité, penseur du tragique humain, il demeure une figure essentielle du romantisme français, à la fois fidèle à son siècle et étrangement contemporain.

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