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19 septembre 1914 : la cathédrale de Reims bombardée

Le 19 septembre 1914, la cathédrale de Reims, joyau de l’art gothique et lieu de sacre des rois de France, est la cible d’un intense bombardement allemand Le 19… ...

🗓️ 19 septembre 2025 📁 Le Saviez-Vous ! | Les Géants de l’Architecture

Le 19 septembre 1914, la cathédrale de Reims, joyau de l’art gothique et lieu de sacre des rois de France, est la cible d’un intense bombardement allemand

19 septembre 1914 : la cathédrale de Reims bombardée
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Le 19 septembre 1914, la cathédrale de Reims, joyau de l’art gothique et lieu de sacre des rois de France, est la cible d’un intense bombardement allemand

La cathédrale de Reims : un monument chargé d’histoire

Le cœur spirituel de la monarchie française Construite à partir du XIIIe siècle, la cathédrale Notre-Dame de Reims est un haut lieu de l’histoire de France. C’est ici que furent sacrés 33 rois, depuis Louis le Pieux jusqu’à Charles X. Son architecture gothique, ses vitraux somptueux et son célèbre Ange au sourire en font un trésor du patrimoine européen. Classée monument historique dès 1862, elle est restaurée à la fin du XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc. À la veille de la Première Guerre mondiale, elle est l’un des symboles les plus puissants de l’identité française.

Une ville en ligne de front Reims, située à une centaine de kilomètres de la frontière allemande, se retrouve dès août 1914 dans la ligne de mire des combats. Après la bataille de la Marne, les Allemands sont repoussés, mais les canons restent à portée de tir de la ville.

Le 19 septembre 1914 : un bombardement tragique

Le feu sur la cathédrale Le samedi 19 septembre, sans justification militaire réelle, l’armée allemande bombarde Reims. La cathédrale, utilisée comme hôpital de fortune pour soigner les blessés français et allemands, est directement visée. Un obus frappe les échafaudages en bois installés lors des restaurations. Le feu se propage rapidement. Les toitures s'effondrent, les vitraux explosent sous la chaleur, les statues fondent ou se brisent. L’Ange au sourire est défiguré. Des blessés, soignés à l’intérieur, périssent dans les flammes. L’incendie dure plusieurs jours. Ce qui fut un sanctuaire devient un brasier.

Une onde de choc mondiale La presse internationale s’indigne. En France, ce bombardement est qualifié de "barbarie allemande". En Grande-Bretagne, on parle de "sacrilège contre la civilisation". L’image de la cathédrale en flammes fait le tour du monde. Le bombardement devient un outil de propagande pour galvaniser l’opinion publique contre l’ennemi allemand. "Ce n’est pas seulement la France que l’on assassine, c’est l’âme de l’Europe." – Anatole France

Une guerre qui ne respecte plus rien

Le patrimoine comme cible Le bombardement de Reims marque un tournant symbolique : pour la première fois, un monument de cette importance est visé délibérément dans une guerre moderne. Ce n’est pas un dommage collatéral : c’est une attaque contre un symbole historique et religieux. D’autres édifices seront touchés pendant la guerre (Ypres, Louvain), mais Reims devient l’exemple emblématique du vandalisme de guerre. C’est aussi le début d’un débat qui marquera tout le XXe siècle : faut-il protéger les œuvres d’art et les monuments, même en temps de guerre ?

La mobilisation des artistes et intellectuels Des artistes, écrivains et architectes français et étrangers prennent la plume pour dénoncer l’acte. Le célèbre peintre Claude Monet écrit au président Poincaré : "Ce que les flammes n’ont pas détruit, c’est notre volonté de reconstruire et de vaincre." Le bombardement suscite une vague de solidarité culturelle. Des campagnes de dons sont lancées, des expositions itinérantes sensibilisent les populations, et l’UNESCO naissante s’en souviendra dans ses futures actions de préservation du patrimoine.

Une reconstruction comme acte de foi

Après la guerre, la douleur et la volonté À l’issue de la guerre, la cathédrale est en ruine. Pourtant, les Rémois refusent de la laisser mourir. L'État français engage un vaste projet de reconstruction sous la direction de Henri Deneux, architecte en chef des Monuments historiques. Les travaux dureront près de 20 ans. Des vitraux contemporains, notamment ceux de Marc Chagall, seront ajoutés pour symboliser la renaissance. La cathédrale rouvre ses portes, restaurée, et devient un lieu de mémoire nationale et européenne.

Une cathédrale de paix En 1962, dans une scène hautement symbolique, le général de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer assistent ensemble à une messe de réconciliation dans la cathédrale de Reims. Ce geste fort efface symboliquement les blessures de 1914 et pose les bases de l’amitié franco-allemande contemporaine.

Reims bombardée : mémoire d’un outrage, symbole d’espoir Le bombardement de la cathédrale de Reims le 19 septembre 1914 reste l’un des actes les plus tragiques et emblématiques de la Première Guerre mondiale. Ce n’était pas seulement un bâtiment que l’on attaquait, mais une mémoire collective, une foi, une culture. Pourtant, loin de céder à la haine, la France a choisi de reconstruire, de pardonner et d’avancer. La cathédrale de Reims se dresse aujourd’hui, fière et lumineuse, comme un symbole de résilience et de paix.

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