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L'attentat du Petit-Clamart : la tentative d'assassinat contre Charles de Gaulle

Le contexte historique et politique La guerre d'Algérie et la politique de décolonisation La guerre d'Algérie, qui débute en 1954, plonge la France dans un… ...

🗓️ 9 août 2025 📁 Économie et Politique

Le 22 août 1962, une tentative d'assassinat visant le général Charles de Gaulle, alors président de la République, a lieu au Petit-Clamart, dans la banlieue de Paris. Cet attentat est organisé par un groupe de militaires opposés à la politique d’indépendance de l’Algérie conduite par de Gaulle. Cet acte, qui échoue de peu, marque un tournant dans la lutte entre les partisans de l’Algérie française et ceux favorables à l’indépendance. L'attentat du Petit-Clamart incarne la radicalisation des opposants à la décolonisation et témoigne de la tension extrême en France durant cette période charnière.


L'attentat du Petit-Clamart : la tentative d'assassinat contre Charles de Gaulle
⏳ 4 min

Le contexte historique et politique

La guerre d'Algérie et la politique de décolonisation

La guerre d'Algérie, qui débute en 1954, plonge la France dans un conflit sanglant et complexe. En 1958, Charles de Gaulle revient au pouvoir avec l'espoir de stabiliser la situation. Mais, en 1962, après avoir pris la décision de négocier l’indépendance de l’Algérie, il se met à dos une partie de l’armée et des partisans de l'Algérie française, qui considèrent sa politique comme une trahison.

La création de l'OAS et la radicalisation des opposants

Face à la perspective de l'indépendance algérienne, certains militaires et colons français créent l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS), une organisation clandestine qui mène des opérations violentes pour s’opposer à la politique de décolonisation. Ce groupe devient rapidement un réseau bien organisé, capable de mener des attentats pour atteindre ses objectifs, notamment l'élimination de Charles de Gaulle.

La préparation de l'attentat

Le rôle du lieutenant-colonel Bastien-Thiry

L’attentat du Petit-Clamart est dirigé par Jean-Marie Bastien-Thiry, un lieutenant-colonel de l'armée de l'air française. Pour lui et ses complices, éliminer de Gaulle est la seule solution pour sauver l’Algérie française. Bastien-Thiry recrute des hommes déterminés et planifie soigneusement l'opération, qui doit se dérouler lorsque le cortège présidentiel est le plus vulnérable.

Les préparatifs et la logistique de l'opération

L’attentat est minutieusement préparé, avec des hommes positionnés le long de l’itinéraire du président. Le Petit-Clamart, une zone de passage fréquente pour de Gaulle, est choisi comme lieu idéal pour tendre l'embuscade. Les assaillants se procurent des armes et prévoient d'attaquer au moment où la voiture de de Gaulle ralentit.

Le déroulement de l'attentat

L'embuscade au Petit-Clamart

Le 22 août 1962, le convoi de de Gaulle quitte l'Élysée pour se rendre à l'aéroport de Villacoublay. Les conjurés, armés de fusils-mitrailleurs et postés en embuscade au bord de la route, ouvrent le feu dès que la DS présidentielle passe à leur niveau. La voiture de de Gaulle est criblée de balles, mais, par miracle, le président et son épouse sortent indemnes de l’attaque.

L’échec de l’attentat

L'attentat échoue, principalement en raison de la robustesse de la voiture présidentielle et de la rapidité du chauffeur qui parvient à accélérer malgré les tirs. L’échec de cet attentat suscite une onde de choc dans le pays et renforce la détermination de de Gaulle à poursuivre sa politique de décolonisation.

Les suites judiciaires et les conséquences

L’arrestation et le procès des conspirateurs

Après l'attentat, une enquête est rapidement menée, aboutissant à l'arrestation de Bastien-Thiry et de plusieurs complices. Le procès, très médiatisé, se tient devant un tribunal militaire. Bastien-Thiry, considéré comme l’instigateur principal, est condamné à mort et exécuté par fusillade en mars 1963. D'autres membres du groupe reçoivent également de lourdes peines.

L'impact de l'attentat sur la présidence de de Gaulle

Cet attentat marque un tournant dans la présidence de de Gaulle, renforçant sa résolution et son image d’homme d’État déterminé. L’échec de l’OAS à éliminer de Gaulle scelle le sort des partisans de l’Algérie française, tout en accentuant la volonté du président de protéger les institutions républicaines face aux menaces terroristes.

L’héritage de l’attentat du Petit-Clamart

Un symbole de la division au sein de la France

L’attentat du Petit-Clamart est devenu un symbole des luttes internes en France durant la période de décolonisation. Il incarne la violence des oppositions politiques et montre jusqu’où certains groupes étaient prêts à aller pour défendre leur vision de la France. Cet événement souligne les divisions au sein de la société française et la complexité de la transition vers un pays post-colonial.

La mémoire de l’attentat et son impact sur la politique française

L'attentat du Petit-Clamart reste gravé dans la mémoire collective, rappelant les défis auxquels la France a dû faire face dans sa transition post-coloniale. Il rappelle aussi la fragilité de la stabilité politique en période de crise et la nécessité de préserver les institutions démocratiques face aux extrémismes.

Un attentat manqué aux répercussions historiques

L'attentat du Petit-Clamart est l'un des événements les plus marquants de la présidence de Charles de Gaulle. Ce coup manqué, qui aurait pu changer le cours de l'histoire de France, symbolise les tensions extrêmes qui entouraient la décolonisation et la politique d’indépendance de l’Algérie. En échappant à cette attaque, de Gaulle est devenu un symbole de résistance, et l’affaire rappelle encore aujourd'hui les défis posés par les conflits de convictions en période de transformation politique.

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