Une ambition née dans les années 1960
Les prémices d’un projet futuriste Dès les années 1960, la SNCF réfléchit à des moyens d’accélérer ses lignes ferroviaires afin de concurrencer l’avion sur les longues distances. En 1967, un premier projet nommé "C03" envisage un train circulant à plus de 200 km/h. Mais c’est dans les années 1970, sous l’impulsion de la crise pétrolière, que l'idée prend de l’ampleur : un train rapide, électrique, sûr et économe en énergie devient une priorité.
Le soutien politique décisif En 1974, le président Valéry Giscard d’Estaing donne son feu vert à la construction d’une ligne à grande vitesse entre Paris et Lyon, nommée LGV Sud-Est. C’est un projet ambitieux, unique au monde, reposant sur une technologie 100 % française. Le TGV devient alors un enjeu industriel et politique majeur.
22 septembre 1981 : le grand départ du TGV
Un voyage inaugural sous haute attention Le mardi 22 septembre 1981, le président François Mitterrand inaugure officiellement le premier trajet commercial du TGV. Le train relie Paris à Lyon en 2 heures et 40 minutes, une prouesse pour l’époque. Le convoi file à 260 km/h, une vitesse révolutionnaire en 1981. Ce jour symbolise la mise en service de la LGV Sud-Est, longue de 409 km.
Une performance saluée mondialement Ce voyage inaugural marque l’entrée de la France dans le club très restreint des pays maîtrisant la très grande vitesse ferroviaire. Le Japon avait inauguré son Shinkansen en 1964, mais la France innove par la conception intégrée du système : infrastructures, signalisation, matériel roulant… tout est conçu en synergie.
Le TGV : un symbole de la technologie française
Une réussite industrielle Le TGV est le fruit du travail de la SNCF, d’Alstom et de nombreuses PME françaises. Il devient rapidement un fleuron industriel. En 1989, le TGV Atlantique voit le jour, suivi du TGV Nord, Est, Méditerranée, Rhin-Rhône… Jusqu’à aujourd’hui, plus de 2 700 km de lignes à grande vitesse ont été construites en France.
Une icône culturelle Le TGV devient un symbole de modernité. Son design aérodynamique, sa ponctualité et son confort en font un modèle admiré. Il est cité dans des films, utilisé comme vitrine lors des expositions universelles, et même chanté dans la chanson populaire. Le slogan "Prenez le temps d’aller vite" résume à merveille cette révolution douce.
Les impacts durables sur le territoire français
Une nouvelle géographie des mobilités Le TGV modifie en profondeur la carte des temps de trajet en France. Des villes comme Lyon, Lille, Strasbourg ou Bordeaux deviennent plus accessibles. On parle d’"effet TGV", qui stimule le tourisme, dynamise les économies locales et incite aux mobilités domicile-travail sur de longues distances.
Un engagement écologique croissant Face à la crise climatique, le TGV est présenté comme une alternative verte à l’avion et à la voiture. Alimenté à l’électricité, il produit jusqu’à 90 % de CO₂ en moins par passager qu’un vol intérieur. La SNCF mise désormais sur l’hydrogène et les matériaux recyclés pour ses futures rames.
Une révolution toujours en marche Le voyage inaugural du 22 septembre 1981 ne fut pas qu’un événement technique : il incarna une vision audacieuse du futur, un pari sur l’innovation et la durabilité. Aujourd’hui, le TGV continue de se réinventer avec les modèles InOui, Ouigo et bientôt le TGV M, prévu pour 2025. Quarante ans plus tard, la grande vitesse ferroviaire reste au cœur de la stratégie de mobilité durable de la France.