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8 Novembre 1935 : La Société des Nations face à l’Italie, des sanctions après l’invasion de l’Éthiopie

Contexte historique: l’Éthiopie, cible de l’expansion italienne Les ambitions coloniales de Mussolini Depuis son arrivée au pouvoir en 1922, Mussolini cherchait… ...

🗓️ 8 novembre 2024 📁 Histoire et Civilisations | Les Débats Éthiques Contemporains

Le 3 octobre 1935, l’Italie fasciste de Benito Mussolini envahissait l’Éthiopie, un acte qui violait ouvertement les principes de paix et de coopération internationale. Face à cette agression, la Société des Nations (SDN) adopta des sanctions économiques contre l’Italie. Ce moment crucial illustre à la fois la volonté d’agir pour la paix et les limites d’une organisation internationale naissante. Revenons sur les événements, les sanctions décrétées et leurs répercussions.

8 Novembre 1935 : La Société des Nations face à l’Italie, des sanctions après l’invasion de l’Éthiopie
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Contexte historique : l’Éthiopie, cible de l’expansion italienne

Les ambitions coloniales de Mussolini

Depuis son arrivée au pouvoir en 1922, Mussolini cherchait à redonner à l’Italie une place dominante sur la scène mondiale. L’invasion de l’Éthiopie, dernier État africain indépendant, s’inscrivait dans son projet de créer un nouvel empire colonial.

Une guerre préparée de longue date

L’Italie avait déjà tenté de conquérir l’Éthiopie à la fin du XIXᵉ siècle, mais la défaite à la bataille d’Adoua (1896) restait une humiliation nationale. En 1935, Mussolini mobilisa une armée massive, justifiant l’invasion par des prétextes territoriaux et des tensions frontalières.

La réponse de la Société des Nations : des sanctions inédites

Une condamnation unanime

En tant que membre de la Société des Nations, l’Italie était tenue de respecter le pacte garantissant la souveraineté des États membres. L’agression contre l’Éthiopie fut immédiatement dénoncée par la SDN, qui qualifia cet acte de violation flagrante du droit international.

Les sanctions économiques

Le 7 octobre 1935, la SDN décréta une série de sanctions économiques contre l’Italie : -Interdiction des exportations vers l’Italie, notamment de biens stratégiques comme le fer, le charbon et le caoutchouc. - Blocage des crédits internationaux destinés à financer l’effort de guerre italien. - Suspension des échanges commerciaux avec les membres de la SDN. Cependant, des ressources cruciales comme le pétrole ne furent pas incluses dans les sanctions, limitant leur efficacité.

Les limites des sanctions et leurs conséquences

Un échec de la dissuasion

Malgré ces sanctions, l’Italie poursuivit son invasion, capturant Addis-Abeba en mai 1936 et annexant officiellement l’Éthiopie. Le manque d’unité des grandes puissances, comme la France et le Royaume-Uni, affaiblit les mesures. Par crainte de pousser Mussolini dans les bras d’Hitler, elles hésitèrent à adopter des mesures plus strictes.

Une défaite pour la SDN

L’incapacité de la SDN à empêcher l’annexion de l’Éthiopie mit en lumière ses faiblesses structurelles. Dépourvue de forces armées et dépendante de la coopération de ses membres, elle ne put contraindre l’Italie à respecter ses engagements.

Les répercussions internationales

Une montée des tensions en Europe

La faiblesse de la SDN face à l’Italie envoya un signal inquiétant à d’autres régimes autoritaires, notamment l’Allemagne nazie. Adolf Hitler en profita pour intensifier ses ambitions territoriales, convaincu que les démocraties européennes manquaient de volonté d’agir.

La question éthiopienne

Bien que l’Éthiopie ait été annexée, l’empereur Hailé Sélassié continua de plaider la cause de son pays. Son discours à la SDN en juin 1936 fut un appel à la justice et un avertissement sur les dangers de l’inaction internationale face à l’agression.

Un héritage complexe : les leçons de l’Éthiopie

Les limites de la diplomatie collective

L’épisode éthiopien souligna l’importance d’une coopération internationale forte, mais aussi les obstacles posés par les intérêts nationaux divergents. Ce fut une leçon amère pour la SDN, dont l’efficacité fut remise en question.

Un précédent pour les institutions futures

L’échec de la SDN à empêcher l’invasion de l’Éthiopie renforça la volonté de créer des structures internationales plus robustes après la Seconde Guerre mondiale, comme l’Organisation des Nations unies (ONU).

Un défi pour la Société des Nations

La décision de la Société des Nations de sanctionner l’Italie après l’invasion de l’Éthiopie fut une première tentative de défense collective du droit international. Toutefois, son incapacité à faire respecter ces sanctions souligna les limites d’une organisation sans moyens coercitifs. Cet épisode marqua un tournant dans l’histoire des relations internationales et reste un rappel des défis de la coopération mondiale face à l’agression.

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