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2 septembre 1666 : Le Grand Incendie de Londres, une tragédie fondatrice

Dans la nuit du 2 septembre 1666, un simple feu de boulangerie allait devenir l’un des événements les plus destructeurs de l’histoire de la capitale britannique… ...

🗓️ 2 septembre 2025 📁 Vie et Sociétés | Les Événements qui ont Changé le Monde

Dans la nuit du 2 septembre 1666, un simple feu de boulangerie allait devenir l’un des événements les plus destructeurs de l’histoire de la capitale britannique

2 septembre 1666 : Le Grand Incendie de Londres, une tragédie fondatrice
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Dans la nuit du 2 septembre 1666, un simple feu de boulangerie allait devenir l’un des événements les plus destructeurs de l’histoire de la capitale britannique

Une nuit fatidique : l’origine du brasier

Le feu naît dans une boulangerie de Pudding Lane Tout commence dans la petite boulangerie de Thomas Farriner, située à Pudding Lane. Il est environ 1h du matin, ce dimanche 2 septembre 1666. Un feu mal éteint dans un four s’embrase et se propage rapidement à la structure en bois du bâtiment. Avec les maisons enchevêtrées, les toits de chaume, le vent fort et une sécheresse prolongée, les flammes se propagent comme une traînée de poudre. "Une ville faite de bois et de négligence." – Samuel Pepys, haut fonctionnaire et chroniqueur de l’époque

L’incapacité à maîtriser les flammes À cette époque, les moyens pour éteindre un incendie sont rudimentaires : seaux d’eau, chaînes humaines, haches pour créer des coupe-feux. Mais l’organisation est chaotique. Pire encore, le Lord Maire de Londres tarde à réagir. Par peur de détruire les maisons pour limiter le feu, il laisse les flammes se répandre.

Quatre jours de destruction totale

Une ville médiévale ravagée Du 2 au 5 septembre, le feu consume 87 églises paroissiales, 13 200 maisons, la cathédrale Saint-Paul, et une grande partie du centre-ville, y compris les bâtiments officiels et les entrepôts du port. 80 % de la City est détruite. Malgré l’ampleur des dégâts matériels, les pertes humaines sont étonnamment faibles selon les registres officiels : moins de 10 morts déclarés. Mais certains historiens pensent que le nombre réel fut bien plus élevé, notamment parmi les pauvres et les sans-abris dont les corps ont pu être incinérés dans les décombres.

Le feu s’arrête enfin… grâce à un miracle météorologique Ce n’est que le 5 septembre qu’un changement de direction du vent et l'utilisation de poudres explosives pour créer des coupe-feux par l’armée permettent de stopper l’avancée du brasier. La ville est en ruines, mais le pire a été évité : la Tour de Londres et les quartiers ouest sont épargnés.

Les conséquences à long terme du Grand Incendie de Londres

Une reconstruction monumentale Dès la fin du feu, le roi Charles II ordonne la reconstruction de Londres. Il fait appel à des architectes visionnaires, notamment Sir Christopher Wren, qui reconstruira la nouvelle cathédrale Saint-Paul, symbole de la résilience londonienne. Le plan de reconstruction inclut

  • Des rues élargies
  • Des bâtiments en pierre ou en brique (et non plus en bois)
  • L’interdiction des toits de chaume
  • La City of London renaît en quelques années, plus moderne et plus hygiénique
  • Un tournant dans la prévention des incendies
  • Le Grand Incendie va révolutionner la gestion du risque :
  • Première assurance incendie créée en 1680
  • Naissance des premières compagnies de pompiers privées Introduction de normes de construction plus strictes On estime que ce désastre a indirectement sauvé Londres d’une épidémie de peste, car il a détruit les taudis insalubres où pullulaient les rats porteurs de puces infectées

Un événement fondateur de la mémoire londonienne Le Grand Incendie est commémoré par "The Monument", une colonne de 61 mètres de haut, construite à proximité du point de départ de l’incendie. Cette colonne est encore visible aujourd’hui.

Anecdotes et mémoires du feu

Samuel Pepys, témoin de l’histoire Grâce au journal de Samuel Pepys, nous disposons d’un récit de première main : "Je vis le feu dans toute sa rage… des flammes comme je n’en avais jamais vues." Il raconte avoir enterré son parmesan et ses papiers dans son jardin, persuadé que sa maison allait brûler.

Un bouc émissaire : le cas de Robert Hubert Dans la panique, les Londoniens cherchent un coupable. Un certain Robert Hubert, Français catholique, avoue avoir mis le feu à la boulangerie. Il est exécuté… avant qu'on ne découvre qu’il n’était même pas à Londres le 2 septembre. Un exemple typique de la chasse aux sorcières post-catastrophe.

Ce que Londres a appris des flammes Le Grand Incendie de Londres de 1666, bien qu’immensément destructeur, a joué un rôle fondamental dans la transformation de la capitale anglaise. Il a mis en lumière les failles d’une ville médiévale surpeuplée et mal préparée, mais aussi la capacité d’un peuple à se relever. C’est dans la cendre que Londres a jeté les bases de son avenir de métropole moderne, sûre et innovante.

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